La Verrière au rythme des fables

Depuis janvier, les élèves et les jeunes de La Verrière redécouvrent l’œuvre de La Fontaine.

En classe ou dans les structures sociales de la ville, les enfants et adolescents de La Verrière sont invités à entrer dans l’univers du XVIIe siècle et le monde des fables. En janvier et avril, les écoles du Parc du château et du Bois de l’étang ont accueilli les musiciens de l’ensemble Comet musicke – la mezzo-soprano Marie Favier et ses collègues à la flûte, violon, alto, viole de gambe et chant – pour chanter la vie de La Fontaine.

Certains des enfants poursuivent l’initiation sur le temps périscolaire ou des vacances avec Arnaud Marzorati et son ensemble Les Lunaisiens. Avec le chorégraphe Iffra Dia, de formation hip-hop, et avec des musiciens aux instruments atypiques – la harpe triple, la vielle à roue, le serpent – Arnaud propose plusieurs portes d’entrée dans les fables : conte, gestuelle, déclamation, danse, chant et initiation instrumentale. Et la mayonnaise prend chez les petits et les grands, comme en témoigne cette vidéo d’un stage de 3 jours réalisé pendant les vacances de février à la Maison des enfants et des parents de La Verrière. Et bien d’autres surprises attendent les Verriérois, par-delà le 3e confinement…

Un hiver à la Maison des Parents de Trappes

Depuis octobre, les ateliers danse et théâtre ont repris à la Maison des parents de Trappes avec le comédien Olivier Berhault et le danseur Didier Mayemba. Olivier Berhault nous raconte cette aventure.

Initiés l’année dernière, les samedis matins à la Maison des parents avaient l’air d’étranges réunions familiales. Il y avaient là des mères, des enfants, des grands-mères, des cousins, des cousines, prêts à faire troupe tous ensemble le temps d’une matinée. Il n’y avait plus de grands ni de petits, on peinait à deviner qui étaient les matures et qui étaient les immatures, tous embarqués dans ce vaisseau commun de danse et de théâtre. Les cigales devenaient alors fourmis, tandis que les lions se prenaient pour des rats. 

Un « mal qui répand la terreur » précipita la fin de l’atelier la saison passée, nous laissant « ours à demi-léché, confiné par le sort dans un bois solitaire ». Heureusement, nous n’étions pas si dépourvus car nous avions eu le temps de travailler sur quelques enregistrements de fables aux airs baroques ou plus urbains.

Mais sans que les masques ne tombent vraiment et grâce à l’appui de la Maison des parents, nous avons pu reprendre le temps d’un hiver une bouffée d’air : les articulations se déliaient sur les gestes dansés, les bouches s’articulaient s’emparant des mots,  et toute la vie fourmillait à nouveau dans ce joyeux troupeau.

À très bientôt !

Se préparer à l’entretien professionnel… grâce à l’art baroque !

Les stagiaires de l’Ecole de la 2e chance se sont exercés en ce drôle de mois de décembre à entrer en scène pour se préparer à l’art difficile de l’entretien.

Posture et regard, gestes, placement de voix et intonation, force et expressivité du message délivré. Autant d’ingrédients qui priment sur le texte énoncé, et dont on n’a souvent pas conscience… Avec la chanteuse Marie Favier et le comédien Olivier Berhault et à travers une série d’exercices, de jeux et de challenges, les jeunes en formation à l’E2C ont mesuré l’importance de la présence physique et révélé leur valeur individuelle au sein du groupe. 

D’abord, briser la glace, chauffer ses muscles et sa voix, découvrir les différentes parties du corps. Puis se redresser, poser son regard, articuler et projeter la voix. Enfin, préparer son texte et l’incarner, pour exprimer son intention, au-delà de la peur d’être jugé et au-delà de ses limites. 

A l’issue de la séance, chacun s’est plié à l’exercice de passer devant le groupe, accueillant les retours et recommençant si besoin son entrée, comme un acteur ses prises. « Vous ne le savez pas, mais les acteurs sont partout dans la vie ! » leur dit Olivier. Le regard est primordial, il ne doit pas fuir et prendre en compte l’autre qui écoute. L’atelier, qui sera renouvelé en janvier, aura aussi été l’occasion pour les participants de chanter un air de cour du XVIIe siècle, entre deux exercices d’impro. Toutes les routes mènent au baroque… 

C’est reparti !

Après le ralentissement dû à la situation sanitaire puis à la pause estivale, La Fontaine peut enfin revenir en scènes !

Les activités recommencent doucement mais sûrement et différents ateliers sont déjà en préparation. Le comédien Olivier Berhault et le danseur Didier Mayemba retrouveront les familles de la Maison des parents de Trappes dès le 14 novembre.

Le travail avec les ateliers socio-linguistiques (ASL) de Trappes et La Verrière s’organise également. Olivier Berhault reprendra les ateliers théâtre avec les apprenants de Trappes mi-novembre. Les circonstances actuelles rendent difficile le maintien des ateliers de chant mais Marie Favier et Arnaud Marzorati travaillent activement pour trouver d’autres formes à proposer.

La suite des événements s’organise entre sorties à Versailles, spectacle La Fontaine par nos artistes et bien entendu la conception de nouveaux ateliers, avec les stagiaires de l’Ecole de la 2e chance notamment.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage !

Le Fab’lab de l’E2C

Le défi lancé par les artistes aux stagiaires de l’Ecole de la 2e chance – interpréter à plusieurs une fable avec son téléphone comme caméra – a été relevé haut la main. Découvrez une version pour le moins étonnante du Rat de ville et le Rat des champs, composée par dix jeunes interprètes confinés, guidés par le comédien Olivier Berhault et le formateur de français Emmanuel Fernandes, qui a choisi La Fontaine pour nourrir les enseignements donnés à distance pendant le confinement.

La Fontaine en boîte

… ou comment entretenir la flamme en temps de confinement

Passée une certaine hébétude, les artistes et les acteurs se sont creusé la tête. Car le virus a mis un coup d’arrêt aux quelques 50 ateliers de pratique artistique prévus entre mars et mai, à Trappes et La Verrière, avec les élèves, les stagiaires, les apprenants et les familles… et réduit à néant une mise en commun des restitutions prévue fin mai. Alors comment maintenir le lien avec les jeunes et les moins jeunes, initiés depuis septembre aux joies et tourments de la Fable ?

La Fontaine ne connaissait ni la vidéo ni les réseaux sociaux. Heureusement pour nous en cette période repliée, le numérique, pigeon voyageur, offre la possibilité de partager et de transmettre les idées. A l’Ecole de la 2e chance, choix a été fait par le formateur de français d’axer la formation à distance sur les fables, en collaboration avec Olivier Berhault, notre comédien/metteur en scène. Les stagiaires sont invités à composer ensemble une fable, filmés par leurs bons soins. Résultat dans quelques jours… et bravo aux formateurs qui se mettent en quatre pour rester en contact ! Cécile Roussat et Julien Lubek, qui mènent depuis octobre des ateliers dans deux classes de 4e du collège Philippe de Champaigne, ont lancé eux aussi un défi aux élèves, en réalisant une vidéo pleine d’humour et d’exercices de théâtre à faire chez soi. Gageons que les esprits créatifs se jetteront à l’eau de notre bon fabuliste…

D’ici aux retrouvailles, espérées en septembre autour d’une soirée des relais au Centre de musique baroque de Versailles, quelques vidéos réalisées par Arnaud Marzorati (chant), Iffra Dia (danse) et Olivier Berhault (théâtre) d’après la matière apportée par les participants du projet.

La Fontaine en confinement

Stagiaire à l’Ecole de la 2e chance, Loredana a été touchée comme d’autres par la force des fables. Au moyen du théâtre, de la danse, de la musique et de l’écriture, l’équipe artistique de La Fontaine en scènes et les formateurs de l’E2C ont créé l’intérêt et suscité l’enthousiasme au fil des ateliers, depuis le mois de décembre. Mais c’est par l’écriture et le dessin, loisirs adaptés au confinement ! que la jeune femme a choisi de s’exprimer, soutenue par Emmanuel Fernandes, son formateur de français. Devinerez-vous la fable évoquée, avec la liberté prise par notre stagiaire-artiste dans son superbe dessin ?

Le module « La Fontaine en scènes » je le trouvais très intéressant, comme j’adore l’art, c’était un vrai plaisir de travailler sur ce sujet. Ce module m’a donné la chance et la liberté de créer ma première fable et pour cela je suis très reconnaissante parce que c’était une super expérience.Je crois que c’est important d’essayer plusieurs des choses pour savoir qu’est-ce qu’on aime vraiment. Et grâce à ce module créatif, j’ai retrouvé ma vieille passion pour l’écriture. Cette fable, c’était, pour moi-même, une vraie inspiration qui a bien mis en évidence, comme une réflexion, le comportement réel dans notre société. L’un des thèmes abordés est l’amitié, bien décrite par « Les voilà bons amis avant que d’arriver », c’est-à-dire, par rapport à la vraie vie, comment les amitiés se nouent très rapidement. Grâce à la morale de cette fable, on comprend qu’on doit faire attention au type de personne qu’on choisit pour les appeler « amis », parce qu’elles peuvent nous faire du mal, par ignorance. Enfin, mon opinion est en accord avec la morale du texte, « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; / Mieux vaudrait un sage ennemi. » Loredana Costantinescu.

A la fable, les enfants !

Ils étaient 19 le premier jour, 22 le deuxième et 29 le troisième à venir danser La Fontaine au centre social, pendant les vacances de février. Les enfants de 6 à 11 ans de La Verrière, accompagnés par l’animatrice Cindy, ont chorégraphié « Le Corbeau et le renard » avec le danseur Iffra Dia. Au son d’une fable mise en musique au 18e siècle et remixée pour les besoins de la danse moderne, chacun a choisi son camp : corbeau floué ou renard rusé. Une seconde série d’ateliers, prévue après Pâques, aura pour objectif de mettre au point la danse, avant une restitution espérée le 28 mai. D’ici là, les enfants pourront parfaire leur gestuelle avec Cindy, danseuse de hip-hop au-dehors de son activité professionnelle à la mairie de La Verrière !

L’Ecole de la 2e chance à l’heure des fables

Théâtre, musique, danse, écriture. Pendant trois jours, les stagiaires de l’E2C ont plongé dans un bain de fables et d’émotions.  La quarantaine de jeunes en formation en ce début décembre a multiplié les expériences, au cours d’un stage artistique visant à renouveler le regard sur la littérature et le spectacle.

Les fables se prêtent à de nombreuses interprétations, voire transgressions, pour le plaisir des jeunes, des formateurs et des artistes engagés dans cette « folie baroque ». Accompagné d’un musicien jouant vielle à roue, cornemuse et flûte, Arnaud Marzorati encourage les jeunes à montrer leur « belle voix » et leur partage son goût pour la chanson traditionnelle, qu’on dansait en groupe à la campagne. Louis est conquis par la vielle : à l’aise, il tourne la manivelle et fait danser ses copains. A la méfiance, aux ricanements que peuvent d’abord susciter les fables et leurs animaux chez certains, succèdent l’enthousiasme, la créativité et la fraternité. Envolée la timidité !! Au terme du stage, les jeunes regrettent que ce soit déjà fini. Pour Iffra, Boris, Matthieu, Massomba, Olivier, Pierre, Arnaud et Christophe, les artistes, il y a déjà matière à créer un spectacle… Suite au prochain numéro donc.